L'utilisation du flash cobra, troisième partie : lien entre puissance et durée de l'éclair

Bonjour à toutes et à tous,

Hier, nous avions commencé à aborder le lien entre la durée de l'éclair et la puissance lumineuse reçue par le sujet et ensuite par l'appareil photographique.

Pour rappel, vous pouvez retrouvez ici les précédents articles sur le sujet du flash comme sur les bases de la photographie !

Aujourd'hui nous allons rentrer dans le détail avec une démonstration et des mesures réalisée à l’oscilloscope. La matériel utilisé sera : un flash SB900, un D850 équipé d'un 50mm + une bague allonge de 20mm pour la prise de vue et un oscilloscope branché sur une cellule photovoltaïque (chargée d'une résistance de 50k).

Notre expérience va consister à débrayer notre flash pour qu'il fonctionne en mode manuel. Nous pourrons ainsi régler l'intensité lumineuse générée : et en fait la durée de l'éclair. C'est l'oscilloscope qui nous permettra de visualiser, sous forme de courbe, le temps pendant lequel notre cellule solaire va être éclairée par le flash, et, afin d'étayer encore un peu plus notre expérience, une photographie d'une lame de scie à ruban (vitesse constante) sera prise en photo à chaque fois en jouant sur le réglage de puissance de notre flash.

Sur l'expérience ci dessous nous avons donc réglé successivement notre flash à 1/16 - 1/8 - 1/2 et 1/1 de sa puissance maximale. Pour ce qui est des réglages de l'appareil, ils ne changeront pas sauf l'ISO qui sera modifié en proportion du réglage du flash. L'ouverture sera donc de F/14, le temps d'exposition de 1/160ème de seconde et l'ISO évoluera entre 64 ISO et 800 ISO.

Deux choses seront importantes à regarder sur les courbes :

- Nous avons tout d'abord "V1" : C'est la puissance maximale reçue par la cellule, on constate qu'elle sera toujours la même, quelle que soit le réglage du flash. Ceci indique donc que le tube à éclat génère toujours la même luminosité.

- Le symbole Delta (le triangle en dessous de T2) : Il nous donne en micro ou milli secondes la durée de l'éclair. On le verra évoluer en fonction du réglage du flash.

Réglage au 1/16 de la puissance maximale :

A cette puissance, la durée de l'éclair est de de quelques 140 micro-secondes soit une durée d'éclair de l'ordre du 1/7200 sec. Cette durée très courte permet donc de figer parfaitement la lame de la scie.

Réglage au 1/8 de la puissance maximale :

La durée de l'éclair est de l'ordre de quelques 240 micro-secondes soit une durée d'éclair de l'ordre du 1/4000 sec. Cette durée devient assez longue pour que le mouvement de la scie commence à se voir car nous somme très proche du sujet afin d'amplifier le phénomène.

Réglage au 1/2 de la puissance maximale :

La durée de l'éclair est de l'ordre de quelques 840 micro-secondes soit une durée d'éclair de l'ordre du 1/1000 sec. Cette durée devient assez longue pour que le mouvement de la scie se voit franchement.

Réglage à la puissance maximale :

La durée de l'éclair est de l'ordre de quelques 8700 micro-secondes soit une durée d'éclair de l'ordre du 1/100 sec. La durée du flash est alors tellement longue que la scie devient totalement floue.

Conclusion :

Nous avons donc pu constater par la mesure et la prise de vue que le réglage de la puissance du flash avait une incidence directe sur la durée de l'éclair.  En effet, c'est la taille du tube à éclat qui permet de définir l'intensité lumineuse de l'éclair, et cette dimension est non modifiable.

Ceci va donc avoir des répercutions directes sur l'esthétique des photographies réalisées avec, et en particulier les photographies de sujets en mouvement : Vous prenez un coureur de nuit en photo avec le flash : un flash de faible puissance (nombre guide faible) mais réglé à sa puissance maximale aura beaucoup plus de mal à figer un sujet en mouvement faiblement éclairé qu'un flash de forte puissance (nombre guide élevé) réglé à moyenne puissance. Et ce, à cause de la durée de l'éclair !

Enfin, pousser son flash à sa puissance maximale va aussi augmenter le temps de recyclage (temps nécessaire au "rechargement électrique" du condensateur alimentant le tube à éclat), la chauffe de l'électronique intégrée ainsi que l'autonomie du flash.

Nous verrons ainsi, dans le prochain article l'approche théorique avec les définitions du nombre guide, de la portée et de la synchronisation du flash.