Un an après les deux premiers reportages
réalisés pour GSF dans la zone de Calais
Calais - Dunkerque - Norrent Fontes - Grande Synthes - Puytouck- Angres
PARTIE 1
Ci-dessus, le site de l'ancien camp de réfugiés situé dans un terrain vague près de la ville de Calais. Il a accueilli entre 2000 et 8000 personnes qui attendaient de pouvoir passer la frontière entre la France et la Grande-Bretagne.
Le nouveau lieu servant au rendez vous entre personnes migrantes et associations. C'est aussi un des lieux de vie principaux où les descentes de polices sont nombreuses et souvent, pas tout le temps, virulentes.
En plus d'apporter nourriture, eau et vêtements, les bénévoles apportent aussi de la musique et de l'animation aux personnes présentes sur le site. Beaucoup de bénévoles sont présents depuis un certain temps et ont donc réussi, malgré la fréquence des "essais", à tisser des liens particuliers avec certains groupes.
Les associations de dons de vêtements se retrouvent souvent, dès leur arrivée, avec une queue assez longue mais patiente à l'arrière de leurs camions.
Bien que l'ambiance générale soit calme, la nouvelle arrivée des passeurs depuis quelques mois a fortement compliqué les choses. Les tensions inter-ethnies éclatent plus vite et plus violemment qu'auparavant et bien que les personnalités violentes/perturbatrices ne soient que minoritaires, les dommages collatéraux eux, sont pléthore, et ce, des deux cotés "de la barrière".
En effet, les victimes sont multiples : les CRS comme les personnes migrantes. Les uns parfois trop peu formés face à ce type de situation et population, usés par la situation qui n'avance pas, séparés de leurs familles, logés et nourris parfois au lance pierre et les autres, subissant la violence quotidienne qu'ils essayent déjà de fuir.
Les causes de blessures sont souvent liées à des bagarres et des matraquages mais pas seulement. Beaucoup de "tentatives de passages" échouent et se finissent par une chute. En tant qu'humanitaires, le devoir des médecins dans les ONG est de "soigner" tous ceux qui sont blessés. Mais survient, bien malheureusement une question : en soignant, ne faisons nous pas le jeux des passeurs et des violents qui se disent que de toute façon il y a du monde pour rétablir les situations ?
Problématique connue dans le milieu humanitaire, mais la réponse restera celle du médecin conscient de la situation :
"pour qui, son premier soucis est de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. de respecter toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. D'intervenir pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, ne pas faire usage de ses connaissances contre les lois de l’humanité."
Le texte réel du serment d’Hippocrate :
Le serment d’Hippocrate
La suite de cette article très bientôt,
Merci pour votre lecture.
Olivier