Les résultats du test du X100T de chez Fujifilm
Test réalisé pour le Magasin Germain photo
Présentation
Tout nouveau sur le marché, ce nouveau bébé de chez Fuji est la mouture numéro 3 de la gamme X100 de la marque. Selon la marque beaucoup de progrès ont été réalisés en terme d’autofocus, de prise en main mais aussi de qualité finale des fichiers générés.
Contextualisation
Intéressé par un boitier plus petit et plus compact que mes D810 et D800e je me le suis approprié avec la complicité du magasin Germain photo l’espace de quelques jours. Attention : dans ce que je vais vous partager ci-dessous ne représente que mon très humble avis vu sous le prisme du photoreportage d’intégration, nos contraintes ne sont pas toutes les mêmes et certaines choses qui vont me choquer techniquement peuvent tout à fait convenir à un autre. Comme vous le constaterez en lisant ces lignes, je ne vous fais part que de certaines fonctionnalités, qui, pour moi, sont les plus utiles.
Photographie au X100T à main levée, vitesse : 1/5s ; 1600 ISO ; F/2.5 ; Fichier RAW développé sous LR 6.4
La prise en main
Lors de la première prise en main, je me suis demandé comment j’allais faire pour le tenir sans le faire tomber. Mais pas d’inquiétude, on prend vite ses marques et les boutons tombent facilement sous la main. Le boitier étant léger, ne vous attendez tout de même pas à avoir la stabilité et l’inertie d’un boitier plus gros et plus lourd.
Le viseur et l'AF
Le viseur est très clair et dégagé, j’ai adoré l’utiliser en mode optique simple, il manque de précision ?oui mais ce n’est pas propre à l’appareil en lui-même mais au type de la visée. Sur le terrain attention toutefois : l’autofocus manque totalement de précision et de rapidité mais le déplacement des collimateurs se fait simplement. Je n’ai pas utilisé les systèmes d’aide à la mise au point pensés par la marque avec l’affichage de la fenêtre dans le coin en bas à droite du viseur : pour moi c’est un gadget qui surconsomme une batterie déjà bien assez exploitée.
Pour limiter la consommation, j’ai pris l’habitude d’éteindre l’appareil entre deux photos (dès que je sais que je ne vais pas l’utiliser plus de 10 secondes). L’appareil, en règle générale démarre bien et très rapidement, attention toutefois à deux choses : les collimateurs d’AF ne sont pas fonctionnels de suite et pire : de façon aléatoire, l’appareil décide quelques fois de mettre une ou deux secondes de plus à s’allumer… de quoi m’agacer… Heureusement c’est très rare tout de même.
Photographie au X100T à main levée, vitesse : 1/30s ; 1600 ISO ; F/4 ; Fichier RAW développé sous LR 6.4
L'autonomie
Pour ce qui est de l’autonomie, j’avais très peur de me retrouver à cours de batterie au bout de 200 photos mais que nenni ! Il a tenu les 400 photos sans être en rade, ce qui, pour moi représente un bon résultat pour un appareil de ce type. Attention toutefois à ne pas trop utiliser les écrans (l’écran arrière comme l’écran dans le viseur).
Les fichiers livrés par l'appareil
Lors des prises de vues, j’ai travaillé sur du RAW + JPEG fin pour me rendre compte de la qualité et de l’intérêt que représente un RAW sur un boitier de ce type. C’est ici que les choses se sont corsées. Il y a du bon et du moins bon.
Sur le RAW, le capteur tient les 3200 ISO sans broncher : le résultat est tout à fait satisfaisant, la taille APSC et la focale de 28mm (équivalent 35mm en 24x36mm) permettent un beau dégradé de profondeur de champ tout en conservant l’avantage de ne pas avoir à fermer trop le diaph pour passer en hyper-focale.
Photographie au X100T à main levée, vitesse : 1/8s ; 1600 ISO ; F/2.5 ; Fichier RAW développé sous LR 6.4
C’est au moment de passer sur Lightroom 6.4 que les choses se sont compliquées. LR a réussi à mettre 5 fois plus de temps à charger les fichiers du X100T que les gros 36 Mpx des d810/d800e !
Après cette petite attente un peu surprenante, j’ai pu commencer le travail de développement numérique à proprement dit. Je vais faire simple et concis : Les fichiers RAW n’ont aucune dynamique et la possibilité de récupérer de l’info dans les hautes et basses lumières est quasi inexistante… dommage pour un RAW. Point positif : le passage en noir et blanc est très agréable et les fichiers se gèrent vraiment très bien sur ce point. Autre point très positif : les couleurs générées par le capteur sont précises et agréables à reprendre.
Le bilan
Ce que j’ai aimé :
- L e viseur optique très agréable et bien pensé
- La qualité du capteur sur le plan de la monté en sensibilité
- La finesse des couleurs du capteur
- La compacité de l’appareil
- L’autonomie de l’appareil
Ce par quoi j’ai été déçu :
- L’AF totalement à la ramasse face à ses homologues
- La dynamique des fichiers RAW beaucoup trop faible
- La lenteur d’écriture des fichiers sur la carte mémoire
- Les temps de chargement et de décodage des fichiers RAW pour LR
Photographie au X100T à main levée, vitesse : 1/30s ; 1600 ISO ; F/2.5 ; Fichier RAW développé sous LR 6.4
Je vais être honnête : je n'ai pas eu le coup de coeur pour cet appareil mais il n'en est pas moins un matériel de qualité pour de multiples raisons. La qualité de ses JPEG est très bonne et si on les compare à ce que nous apportent ses RAW, il est plus intéressant de l’utiliser en JPEG simple. Sur le terrain, sa prise en main perturbe un peu au début : on a du mal à trouver des points d’accroche, mais on finit par trouver ses marques. Si vous souhaitez travailler le portrait serré avec, ne penez pas à ce type d'appareil mais pour de la photographie de rue ou de la contextualisation d'un sujet il est tout à fait recommandable. Attention à sa robustesse : que je pense limitée... Son viseur clair et dégagé le rend agréable à utiliser pour une utilisation en tant que photographe de rue : Cependant, je ne peux que vous recommander une chose, désactiver l’AF et lire entre les lignes de cette phrase :
« Si on leur demande comment ils font pour reproduire les plus extraordinaires images du monde, ils haussent en général les épaules et répondent : « F/8 et être là ». Mais être là veut dire beaucoup ! » Gilbert M. Grosvenor citant les photographes du national géographic dans Les images mythiques du National Géographic.