Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Intégration :

 

 L’intégration, un mot à la fois d’une grande simplicité et complexe à mettre en œuvre.

 

Elle demande souvent de faire preuve de pragmatisme et de patience. Je pense qu’elle demande surtout beaucoup d’humilité. Pour s’intégrer il faut déjà s’adapter à son environnement et pour cela, il faut l’observer mais le laisser nous observer et nous accepter.

 

                L’intégration dans les villages reculés du Burkina Faso ne se fait « comme ça ». Avant même de pénétrer un village, il faut comprendre comment il fonctionne. Je vais tenter de vous l’expliquer brièvement.

 

                Les villages sont répartis en communes et ces communes en communautés de communes. Dans les villages, des « îlots » de maisons rassemblent les familles. Pensez au dessin d’un poumon, le système de ramification des bronchioles est très similaire à celui des maisons dans un village. J’aime cette analogie quand on sait que celle utilisée pour nos villes dites de pays développés est celle du circuit électronique.

 

                Il y a donc quelque chose d’extrêmement Humain et surtout «naturel» dans la disposition et l’organisation des villages. Il parait alors évident que le mécanisme d’intégration dans une communauté de ce type va être basé sur l’Humain et la relation à l’autre… Au-delà des contraintes matérielles (inaccessibilités par la route, chaleur…) plusieurs étapes sont à franchir avant d’arriver au cœur d’un village. Je parle du cœur du village, je crois en fait qu’il n’y en a pas qu’un seul mais plusieurs, autant qu’il y a de familles.

 

                La première étape va consister à trouver une personne officielle prête à accompagner la démarche de l’ONG et de la défendre auprès des villageois. Une fois cette personne contactée et conquise par le projet, la recherche d’un proche du vieux du village ou du chef du village est nécessaire. Il faut alors obtenir un rendez vous avec la personne, hors du village. Une fois cette nouvelle personne-étape convaincue, elle fera son maximum pour contacter le chef du village qui acceptera ou non de nous recevoir. Cette étape est alors cruciale. Il faut montrer pate blanche et justifier de la justesse de sa présence au sein de son village. Si le sage nous accorde l’accès à son village, soit il nous autorise à se « promener » librement et dans ce cas il envoie des émissaires prévenir les villageois que notre présence est normale, soit il vient personnellement ou nous fait escorter avec une personne de confiance. Pour ce qui est des équipes avec lesquelles j’ai travaillé, il n’y a jamais eu de questions d’argent.

 

                Pendant qu’une partie de mon équipe faisait ce qu’elle avait à faire, je me prennais plusieurs heures, voir des journées à passer du temps avec les villageois pour comprendre la vie sur place et arriver à changer de fonctionnement de penser. Beaucoup de photographies sont prises en contre plongée, non pas pour des raisons « artistiques » au sens plastique du terme mais parce que rester debout est souvent signe de malaise et d’une supériorité injustifiable, la confiance venant du sol et de ceux qui savent lui rester proche.

Photo : Portrait d'un des élèves de Yao, la fille de mon hôte du moment. Elle donne des cours sous l'abrit à voiture quand la place est libérée par la voiture. Ce sont les enfants du quartier qui en profitent pendant leurs vacances.

Photo : Portrait d'un des élèves de Yao, la fille de mon hôte du moment. Elle donne des cours sous l'abrit à voiture quand la place est libérée par la voiture. Ce sont les enfants du quartier qui en profitent pendant leurs vacances.

Tag(s) : #Technique photo, #afrique, #burkina faso

Partager cet article

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :